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jeudi 25 août 2011

CLIVER POUR MIEUX REGNER, l'utilisation du clivage dans les sectes

CLIVER POUR MIEUX REGNER, l'utilisation du clivage dans les groupes sectaires.

Tous les groupements sectaires use et abuse  du clivage, comme mécanisme de défense principal.

Tout d’abord l’on tente de remettre en question chaque croyance de l'adepte, tout  en la remplaçant immédiatement par une autre, celle du mouvement.
Jusque là, la personne avait une vie normale, insérée dans son groupe d’appartenance (famille, amis, collègues de travail, vie associative…), avait un système de croyances flexible, pouvant être aisément questionné, et questionnable. 
Si le sujet adhère à ces nouvelles croyances, c’est bien parce que les anciennes étaient aussi sujettes à caution, et donc qu’il s’accordait le droit et la liberté de les discuter.

Le groupe sectaire va donc jouer sur cette liberté là. Il va discuter avec la personne pour la déstabiliser dans sa croyance.
Une fois la déstabilisation opérée, il va pouvoir introduire Sa pensée,   preuve à l’appui : Bible, Coran, tout texte dit sacré et parole unique d’un être dit supérieur.
Une croyance…puis deux puis trois….jusqu’à être parvenu à installer les bases de sa future personnalité.
La personne devient alors vulnérable. Elle se situe à la frontière de deux systèmes de croyances. Elle a encore en tête son ancienne vie, son ancienne manière de penser, mais adhère malgré elle à une nouvelle conception, sans pour autant pouvoir faire le lien entre les deux.
Puis viendra le moment où elle rejettera en bloc tout ce qui lui rappellera ce qu'elle était avant.

Toutes les croyances vont alors être entendus sur un mode dualiste :
- Bon ou mauvais, chèvre ou brebis,
- Sauvé ou détruit,
- Si je ne prêches pas …pas bien!
- Si je manque une session, séminaire ou réunion…mauvais!
- Si je suis pas baptisés…pas bien…!
- Si je ne suis pas les directives de l’organisation dans laquelle je suis ….pas bien!

Les images :
Les images données à voir sont la plupart du temps angéliques, douces, feutrées.. laissent entrevoir un avenir paisible, idéalisé, à la limite du grotesque pour les personnes de l’extérieur, « les gens du monde, les autres, le monde, les incroyants »…encore un moyen de séparer pour mieux régner.
A contrario, prenez des publications TJ…vous y verrez par opposition : la guerre, des gens apeurés, des maisons détruites, des images de famines, de foudre venant du ciel…

Toutes ces images font appel à des représentations mentales construites, et utilisées constamment, Elles commencent  à toucher la fibre « affects » et à imprégner la personne…pas très agréables à regarder.
Ces images distillent la peur, et ne laissent que deux possibilités, être dans le bon camp, ou le mauvais.

L’utilisation abusive de versets bibliques faisant mention de séparation  et de termes "tranchés"

- L’épée divine qui sépare les bons des mauvais, qui juge, tranche…
- Toute les guerres divines ayant fait des ravages et n’ayant épargnées que les personnes pures.
- Utiliser des termes cloisonnant l’intérieur de l’extérieur :" gens du monde", "les incroyants", "ne vous mêlez pas au monde", "ne vous occupez pas des affaires du monde", "ce monde ci va être détruit", ..." nul besoin de participer à des œuvres humanitaires ni d’ adhérer à une association, ce monde va être détruit" (ceci dit en passant, les mêmes « recommandations » ne sont pas appliquées plus haut puisque dès qu’il y a une catastrophe naturelle, la même organisation accourt pour apporter son aide, sauf que là c’est pour la pub!)
-  Lire des livres spirituels, et surtout ceux du mouvement. Selon le groupe à caractère sectaire, cela va de l’interdiction stricte de lire d’autres ouvrages que ceux du mouvement, à la demi-interdiction..« il est recommandé de… » qui remis dans son contexte signifie « Dieu n’aime pas ce que vous faîtes", ce qui équivaut à une interdiction.
- Préférer sa famille spirituelle à sa famille charnelle, là est la vrai famille : coupure familiale.

Je ne peux d’un simple jet recenser tout ce qui a trait à cette dualité constante, mais au final, l’individu a le sentiment d’être unifié, tout en étant morcelé. Chaque pensée qu'il aura, sera passé au crible de sa nouvelle croyance, de sa nouvelle conscience. Sauf que l'on ne peut faire taire complètement sa capacité de jugement.
Il est sans cesse partagé entre ce qui est bien ou mal, entre ce qu’il doit dire ou pas, manger ou pas, voir ou pas…
Avec le temps il s’en rend de moins en moins compte, puisqu’il internalise complètement un mode de pensées qu’il croit siennes, un mode de vie qu’il pense choisit librement.. (à voir : la soumission librement consentie, recherche de Joule en Psychologie sociale, qui montre comment parvenir à faire choisir à une personne ce que l’on souhaite qu’elle choisisse, tout en lui faisant croire que c’est elle qui fait ce choix!)
En définitive, il est pris entre deux monde réél et irréel, où l’irréalisme est premier.
Ce monde irréel est pour lui un refuge contre tout ce qui est décrié par le groupe sectaire, tout ce qui y est stigmatisé.
En somme il n’y  a plus de nuances permises, tout est blanc ou noir, d’où la difficulté pour reprendre le fil de sa vie ensuite, l’ancien adepte a du mal à avancer pas à pas et à accepter qu’en dehors du groupe sectaire, « dans ce monde », il y a des nuances, et que ces nuances sont vitales pour l’intégrité psychique.

Il faut du temps pour se reconstruire, et étant habitué à fonctionner en tout ou rien, là il se trouve perdu, ayant peur d’avancer en se faisant confiance…

S.T

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