Rechercher dans ce blog

vendredi 26 août 2011

ADFI Comment reconnaître une secte?

ADFI

1. Définition

Les critères de jugement ne sont pas au niveau idéologique des croyances mais au niveau des agissements et des comportements qui portent atteinte aux droits de l'homme, à la dignité et à la liberté de la personne humaine.
Une secte est un groupe dans lequel on pratique :
- une manipulation mentale qui entraîne : endoctrinement, contrôle de la pensée, viol psychique.
- une destruction de la personne : sur un plan :
physique : alimentation carencée, manque de sommeil, travail intensif;
psychique : altération de la personnalité, du comportement et de l'esprit critique;
intellectuel : rétrécissement des champs de connaissances extérieures à la secte;
relationnel : régression des capacités de communication;
sociale : animosité totale envers le système global de la société;
- une destruction de la famille : critiques, attaques, injures, calomnies. Éloignement, rupture de la relation parents/enfants. Séparations, divorces.

Voire : une destruction de la société : soit en empêchant les adeptes de participer à la vie sociale et culturelle de leur pays. Soit en demandant à des adeptes d'infiltrer tous les réseaux de la vie économique, politique.
Avec à la base : une escroquerie intellectuelle, morale et financière.


2. Comment les sectes conditionnent-elles ?

- Un gourou : un leader incontesté, incontestable, craint, aimé.
- Une doctrine : message unique et ultime de salut.
- Un groupe : chaleureux, hiérarchisé. - Vont accomplir un conditionnement du futur adepte en quatre étapes :

Première étape : séduire et survaloriser:

En proposant des réponses simples et même simplistes aux questions complexes de l'existence (la vie, la mort, la maladie...) à l'intérieur d'un groupe a priori chaleureux.
En utilisant tous les grands thèmes mobilisateurs de notre époque : écologie, OVNI., méditation, relaxation...
En valorisant le futur adepte : "Tu es beau, intelligent, nous avons besoin de toi pour une grande mission".
En lui garantissant le bonheur, la liberté, la connaissance.

Deuxième étape : anesthésier l'esprit critique et la personnalité

En créant un état de fatigue : longues journées de travail, conférences, démarchage à domicile ou sur la voie publique, longs temps de méditation, de prière, de formation à la doctrine du groupe.
En modifiant les habitudes alimentaires : régime, jeûne,...
En créant des conditions de vie qui empêchent le futur adepte de prendre le recul nécessaire et qui l'autoriserait à réfléchir à ce qu'il fait ou vit.
En réduisant l'intimité jusqu'à la rendre dérisoire : impossibilité d'être seul un instant, obligation de se raconter, confession obligatoire et dirigée...
En modifiant le vocabulaire : le futur adepte doit s'approprier un langage qui "sonne" bien, qui fait sérieux, scientifique ou religieux, mais qui n'a de sens qu'à l'intérieur du groupe. Cette technique, sournoise, le prive de toute communication avec le monde, et en fait, paupérise sa pensée (résultat très exactement opposé à ce qui était proposé au cours de la première étape).

Troisième étape : renforcer l'adhésion au groupe et favoriser les ruptures

Abandon des études
Départ à l'étranger (pour une formation généralement)
Rupture avec la famille, les amis, la société. Toutes les informations qui proviennent de l'extérieur sont déclarées suspectes ou manipulées. Toutes les personnes qui critiquent la secte sont décrient comme négatives, dangereuses, opposantes aux progrès de l'humanité. Il est fortement conseillé de ne pas ou de ne plus les fréquenter, de les calomnier et éventuellement de les poursuivre en justice. La famille est parfois déclarée responsable de toutes les difficultés que connaît ou qu'a connues l'adepte.
La société y est représentée uniquement comme un lieu de perdition, la médecine comme inutile, la psychiatrie comme dangereuse, les religions comme complètement dépassées, la politique comme désuète. Seul le groupe conduit par SON MAÎTRE qui s'auto-proclame sauveur de l'humanité, peut conduire les hommes sur le chemin du bonheur.
Les adeptes ont alors la certitude d'avoir une mission rédemptrice à accomplir mais, leur dit-on, "la société a des résistances, des habitudes, des intérêts, on ne vous croira pas, on vous persécutera. C'est ici la preuve que vous êtes dans la vérité. N'en fut-il pas de même pour la plupart des disciples de la paix ?" Raisonnement habile. Plus on s'oppose à un adepte et plus on renforce son adhésion au groupe.

Quatrième étape : rendre le retour impossible

L'absence de revenus, de couverture sociale, de réelle expérience professionnelle, rendent le départ délicat.
Les déplacements géographiques fréquents ne permettent pas de tisser des liens avec les personnes extérieures au groupe et qui pourraient aider à un retour.
Les anciens amis n'existent plus.
Les liens familiaux ont été coupés ou sont conflictuels.
On s'est marié à l'intérieur du groupe, on a des enfants... Impossible de partir seul, il faut être deux à le vouloir en même temps.
On a peur. La discipline est rigoureuse, les punitions sont sévères, la délation est permanente, on craint le monde extérieur, on a des dettes, on redoute des représailles.
On reste, on se laisse faire.
Le bonheur, la liberté, l'épanouissement ou la connaissance sont promis à chacune des étapes, si bien que l'adepte accepte de souffrir encore plus que ce qu'il pouvait souffrir à l'extérieur (au moment de son engagement) parce qu'à chaque fois, il se dit qu'il serait trop bête de s'arrêter si près du but, que toute sa souffrance (et parfois son argent) n'aurait servi à rien. Plus l'adepte a souffert, plus il est près à souffrir davantage.

Les quatre étapes que nous venons de décrire : séduire et survaloriser, anesthésier l'esprit critique et la personnalité, renforcer l'adhésion au groupe et favoriser les ruptures affectives, sociales, et culturelles, rendent le retour impossible, tendent à créer progressivement un état de fusion et de confusion mentale qui se traduit par une grande infantilisation. Les adeptes sont alors aux ordres de leur maître et sont susceptibles de se transformer en de redoutables fanatiques. La plupart des gourous ne sont-ils pas paranoïaques ?





4 commentaires:

  1. "Secte", c'est un terme fourre-tout dans lequel on y met tout ce qui sort des sentiers battus de ce qui est politiquement correct. Sous ce label on y trouve de tout, des trucs les plus tordus aux applications les plus brillantes. Si le mot "secte" a pris un sense bien péjoratif de nos jours, ce n'est pas par hazard. D'abord, il n'en existe aucune définition légale. Pour contourner le problème certaines "autorités" en la matière ont cité un certain nombre de caractéristiques. Mis à part que ces caractéristiques peuvent en fait s'appliquer à n'importe quel groupe, il y a un aspect plus tordu dans cette façon de procéder. Les caractéristiques citées pour reconnaître une secte tombent sous la définition des stratégies de manipulation dont le premier point est la diversion. C'est un élément primordial du contrôle social. La stratégie de la diversion consiste à détourner l'attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d'informations insignifiantes.
    Le second point consiste à créer des problèmes, puis offrir des solutions.
    Cela ne vous rappelle rien?
    Il y a un article très informatif sur le sujet à http://www.syti.net/Manipulations.html


    RépondreSupprimer
  2. En France, contrairement à tout ce que l'on entend, il n'y a pas de chasse aux sectes.
    De même, en ce 21e siècle, avec les progrès sociaux, il n'y a plus de pauvres. Il n'y a que des défavorisés.
    Grâce à ces mêmes progrès, la criminalité a pratiquement disparue. Il n'y a plus de
    voyous dans nos rue. Il n'y a que des jeunes qui essaient de s'exprimer. Les quartiés mal fréquentés ont disparu. Il reste bien sûr des quartiers sensibles. Hellas! La perfection n'est pas de ce monde. Mais on y travaille. Les damnés de la terre d'antant ont disparu. Nous avons maintenant des camarades syndiqués.
    Plus personne n'est submergé d'impôt. Ceci ont avantageusement été remplacés par
    des cotisation de solidatité.
    Plaisanterie mise à part, ce n'est pas en niant un problème ou en y redéfinissant les termes que celui-ci disparait.
    Voici quelques exemples du contraire: http://www.sectes-infos.net/Intolerance.htm;
    http://aava.blogspirit.com/; http://spiritualitesvivantes.blogspirit.com/archive/2006/11/17/entretien-avec-janine-tavernier-ancienne-presidente-de-l-una.html;

    RépondreSupprimer
  3. Je pense que redéfinir la terminologie n'avait pas pour vocation de nier le problème, mais de se "plier" à la législation qui ne reconnait pas le statut de secte en France et du coup qui fait tomber sous le coup de la loi toute personne qui emploierait ce terme pour questionner les pratiques d'un groupe ayant ds pratiques sectaires. Ce qui revient à déplacer la discrimination non plus sur le groupe mais sur ses pratiques.

    RépondreSupprimer